Vendredi 16 Mai 2025
Le livre de la semaine : Faire tribu
Internet n’est pas toujours une partie de plaisir !
Derrière les services « gratuits » , Google stocke nos recherches médicales, Facebook analyse nos conversations privées, et chaque réseau social chronomètre les secondes d'attention.
Les algorithmes nous provoquent anxiété et charge mentale. Si on ne prend pas l’habitude du mode avion, on consulte facilement son téléphone plus de cent fois par jour.
Heureusement, Internet reste aussi un formidable catalyseur de rencontres et de passions partagées.
Je pense aux forums spécialisés qui permettent aux patients atteints de maladies rares de s'entraider quand la médecine traditionnelle s'essouffle. Ou aux artistes indépendants qui construisent des communautés sur Patreon pour s’affranchir des intermédiaires. Ou aux éditeurs bénévoles de Wikipédia.
Il y a tellement d’exemples ! Internet nous permet de trouver notre tribu, aussi nichée soit-elle, pour bâtir ensemble des communautés.
Depuis trois ans maintenant, j’ai une passion furieuse pour les arts du cirque, et plus précisément les sangles aériennes (voir cette photo).
Quand j’ai commencé, j’étais vraiment nul.
Je sortais de plusieurs années sans aucune pratique sportive. J’étais incapable d’enchaîner trois pompes. En me penchant tout en gardant les jambes tendues, je touchais péniblement mes tibias avec mes mains, impossible de les mettre au sol.
Via un savant mélange entre des stages en présentiel et des rencontres via Instagram, ma tribu est née avec d’autres passionnés du même sujet. Sans cette tribu, j’aurais abandonné l’affaire il y a longtemps ! Avec elle, j’ai fait des progrès dingues et vécu plein de beaux moments.
Mais comment « faire tribu » ?
Dans un monde où l'individualisme est partout et ne cesse de nous isoler, comment recréer des liens authentiques pour retrouver le sens du « nous » ?
C’est à ces questions qu’Hugo Paul a décidé de répondre dans son premier livre intitulé Faire tribu !
Une quête vers les autres
C’est rare de lire un auteur aussi humble. Hugo Paul, 23 ans au début de sa démarche, est clair dès l’introduction. Il est parti explorer comment « faire tribu » , malgré sa difficulté à se lier pleinement aux groupes.
Encore un exemple au fond où l’écriture permet de surmonter un trauma ! Le sentiment de solitude d’Hugo a nourri cette quête.
Le livre raconte son parcours sur une année, jalonné par huit immersions au sein de communautés très diverses : des moines de Lérins aux Samis, en passant par un séminaire sur la transition écologique (The Arch), un refuge pour exilés (Refuge Solidaire), les Scouts, ou une école démocratique (Alma Forest School). Le résultat est réussi !
J’ai lu Faire tribu comme une invitation à reconsidérer nos modes de coopération.
Notre santé et notre bonheur dépendent de la richesse de nos liens. Tout comme la réussite de nos projets.
Et l’écriture d’Hugo permet de bien se projeter dans les expériences traversées. On a l’impression d’y être quand il décrit :
- Sa petite chambre appelée « cellule » chez les moines de Lérins, où il est confronté aux huit offices (prières) quotidiennes et se sent comme un « véritable éléphant dans un magasin de porcelaine ».
- Son sentiment d’être totalement démuni quand on lui demande de déposer ses carnets de note au début de son immersion Vipassana.
- L’écart abyssal entre l'urgence écologique présentée par les scientifiques et l’apathie de la plupart des entreprises constatée lors d’un séminaire où un dirigeant lui demande de reconsidérer ses « grands discours environnementaux » face aux « réalités de l’entreprise ».
- L’organisation de l'Alma Forest School, une école avec des concepts forts comme le nombre de Dunbar qui limite la taille de la communauté à 150 personnes, favorisant les liens profonds, et l'effet Ringelmann pour l'organisation en petits groupes de travail afin d'éviter la « paresse sociale ».
Le livre se dévore en un week end, et donne plein d’idées pour faire tribu dans des projets pros ou dans sa vie personnelle.
Mon outil préféré : les 25% nécessaires pour créer le point de bascule
L’union fait la force ! Pour créer une bascule, il faut réunir un certain nombre de personnes au lieu de se battre tout seul :
« Quel pourcentage d’un groupe faut-il pour changer une norme existante ? C’est une question que se posent les sociologues depuis de nombreuses années. Et aujourd’hui, un consensus s’est établi : il en faudrait environ 25 %. Au-delà de ce seuil, les autres membres du groupe tendent rapidement à suivre, notre amour pour la coordination sociale étant plus puissant que notre attachement à la tradition. Une étude réalisée en 1977 sur la place des femmes en entreprise a notamment mis en avant l’importance de ce point de bascule pour favoriser l’inclusion. Les scientifiques ont observé que, lorsque les femmes représentaient une infime minorité dans une entreprise, elles étaient constamment confrontées à des discriminations, des inégalités salariales et du harcèlement sexuel.
Dans ces environnements, il semblait difficile de voir comment améliorer leur situation. Cependant, une transformation culturelle pouvait se produire lorsque les femmes occupaient entre 20 et 35 % des postes de direction dans l’organisation. Ce pourcentage agissait comme un « point de bascule » : passé ce seuil, la culture de l’entreprise commençait à changer de manière radicale, favorisant l’égalité et une meilleure inclusion.
Cette étude a mis également en garde contre le piège des « rôles représentatifs », où quelques femmes seulement occupaient des postes clés, sans véritable soutien. Cette situation imposait une pression excessive sur elles, les transformant en ambassadrices d’un genre, les forçant à prouver constamment leur valeur. Pour que ces femmes puissent pleinement réussir, elles avaient besoin d’une base plus solide, où un nombre suffisant d’entre elles occuperait différents rôles.
Comme les femmes en entreprises dans les années 1970 (et malheureusement encore un peu aujourd’hui), nous étions loin d’atteindre les 25 % de jeunes engagés sur ce bateau. Nous avions beau porter notre voix aussi fort que nous le voulions, nous n’aurions eu que très peu d’écho. »
Vous pouvez commander dès à présent Faire tribu sur la boutique en ligne d’Eyrolles, sur le site Place des Libraires en identifiant une librairie près de chez vous, ou sur les plateformes de vente en ligne (Fnac, Amazon).
Beau week-end et belles lectures,
Alexandre Dana
Chaque vendredi, un livre et un outil pour entreprendre
Ouvrez tous les possibles pour votre projet ! Dans cette newsletter, je vous partage les livres et outils qui inspirent ma vie d’entrepreneur. Et une fois par trimestre, j’invite quelques auteurs pour une conférence en ligne exceptionnelle.
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