Vendredi 6 Juin 2025
Le portrait de la semaine : Naomi Hasegawa (vous ne la connaissez pas, j’en suis sûr)
Elle s’appelle Naomi Hasegawa et vous ne la connaissez sûrement pas...
Elle est pourtant à la tête d’une entreprise, le restaurant Ichiwa à Kyoto, à laquelle nous aimerions tous ressembler… Cette entreprise a plus de 1000 ans, elle a survécu sans souci à la crise du Coronavirus car elle en a vu d’autres.
L’entreprise de Naomi, comme la plupart des entreprises japonaises, à la culture de la rentabilité et de la résilience.
Au Japon, on met de l’argent de côté, on ne vise pas la croissance à tout prix. On sait être patients. Et on est conscients qu’il s’agit d’une aventure sur le long terme, et qu’une catastrophe peut toujours arriver quand on ne s’y attend pas. Pour les observateurs, cette culture entrepreneuriale japonaise prend racine dans les aléas climatiques qui frappent le pays (séismes, etc.).
J’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui cette entrepreneure complètement inconnue. C’est tellement dommage qu’on ne s’intéresse pas plus à ces modèles-ci.
Des mochi grillés
Vous connaissez les mochis ? C’est tellement bon !
La famille de Naomi Hasegawa vend des mochi grillés dans une petite boutique, située à côté d'un ancien sanctuaire tentaculaire à Kyoto. Tout simplement !
Ce n’est pas une startup avec une technologie révolutionnaire. C’est une entreprise similaire aux 99% de celles créées en France chaque année : une toute petite affaire artisanale. Le livre One de Paul Jarvis parle très bien de la magie de rester petit.
L’entreprise de Naomi Hasegawa a été créée en l'an 1000. Plus d'un millénaire plus tard, elle a tour surmonté, les guerres, les épidémies, les catastrophes naturelles et la montée et la chute d'empires. Le produit n’a pas bougé : les fameux mochi, ces gâteaux de farine de riz.
J’ai connu Naomi Hasegawa via un article du New York Times qui citait Kenji Matsuoka, professeur émérite de gestion à l'Université Ryukoku de Kyoto : “Si vous regardez les manuels d'économie, les entreprises sont censées maximiser les profits, augmenter leur taille, leur part de marché et leur taux de croissance. Mais les principes opérationnels de ces entreprises sont complètement différents. Leur priorité numéro 1 est de perdurer. Chaque génération est comme un coureur dans une course de relais. Ce qui compte, c'est de passer le témoin.”
Le Japon est une superpuissance des entreprises anciennes. Le pays abrite 33 000 entreprises avec au moins 100 ans d'histoire — plus de 40 % du total mondial ! Plus de 3 100 fonctionnent depuis au moins deux siècles. Environ 140 existent depuis plus de 500 ans. Et au moins 19 prétendent avoir fonctionné en continu depuis le premier millénaire.
Ces entreprises, connues sous le nom de shinise, sont une source de fierté pour la population japonaise. Les gouvernements régionaux font la promotion de leurs produits. Les livres de gestion d'entreprise expliquent les secrets de leur succès. Et des guides de voyage entiers leur sont consacrés. C’est beau, non ?
Parmi ces entreprises, on compte par exemple Nintendo qui a commencé en fabriquant des cartes à jouer il y a 131 ans, et la marque de sauce soja Kikkoman, qui existe depuis 1917.
Mon enseignement préféré : la philosophie de la durabilité
Pour survivre un millénaire, une entreprise ne peut pas seulement courir après les profits. Elle doit avoir un objectif supérieur. Pour Naomi Hasegawa, cela signifie faire une chose et bien la faire — une approche très japonaise des affaires, que j’essaye d’appliquer en permanence. Depuis près d’un an, je me concentre sur la création d’excellents carnets de méthode.
Chez Hasegawa, le mochi reste le seul article au menu, et si vous voulez quelque chose à boire, on vous offre poliment le choix du thé vert grillé.
Les entreprises japonaises qui ont duré le plus longtemps ont souvent été définies par une aversion au risque — façonnée en partie par les crises passées — et une accumulation de grandes réserves de liquidités. C'est un trait commun parmi les entreprises japonaises. C’est ce qui explique en partie pourquoi là-bas les faillites d’entreprise sont bien moins fréquentes qu’en France ou qu’aux États-Unis.
Je finis avec une phrase de Naomi : “nous continuons parce que nous détestons tous l'idée d'être celui qui va laisser tomber”.
Beau week-end et bons mochis !
Alexandre Dana
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