Vendredi 15 Novembre 2024
Le portrait de la semaine : Arthur Auboeuf, contre la fin du monde…
Si vous utilisez LinkedIn, il est difficile de passer à côté de son projet.
Avec ses associés de Team for the Planet, Arthur Auboeuf a lancé un pari fou : lever 1 milliard d’euros pour créer des entreprises qui contribuent à éviter la catastrophe climatique. Et grâce à leur énergie contagieuse, ils sont en passe d’y parvenir !
Team for the Planet, c’est une révolution citoyenne.
Une entreprise qui permet à tous les êtres humains qui le souhaitent de contribuer à l’action mondiale contre les gaz à effet de serre. Pas besoin d’hypothéquer son appartement pour le faire : une action coûte un euro, et les actionnaires peuvent s’en procurer autant qu’ils veulent. L’argent récolté sert à financer des innovations structurantes pour réinventer une économie soutenable.
Avec ce projet aussi fou qu’enthousiasmant, Team for the Planet fait parler d’elle dans tous les médias.
L’entreprise a été fondée fin 2019 et présentée dans la foulée, “au bluff”, lors d’une conférence de presse. En 2022, elle a dépassé les 72 000 actionnaires – dont votre serviteur et plusieurs membres de l’équipe LiveMentor –, qui ont déjà investi plus de 12 millions d’euros.
Derrière cette folle aventure, plusieurs cofondateurs, dont Arthur Auboeuf qui vit dans les montagnes de l’Ain. Je suis ravi de tirer le portrait aujourd’hui de cet entrepreneur, éternel optimiste (et très informé) !
Sortir de la roue de l’inaction
On pourrait résumer la mission d’Arthur ainsi : sortir de la roue de l’inaction.
Pour lui, il faut arrêter de se renvoyer la patate chaude. Les citoyens disent que c’est aux politiques de bouger, mais qu’ils ne font rien. Les politiques répondent que ceux qui polluent, ce ne sont pas eux, mais les entreprises. Et les entreprises disent qu’elles ne font que ce que les citoyens leur demandent.
Résultat, il ne se passe rien et personne n'agit.
Avec Team for the Planet, Arthur a inventé un modèle différent. Un modèle qui a levé des fonds grâce à une communauté citoyenne et a reçu plus de 1 000 dossiers d'innovation.
L’équipe a également lancé un compteur de tonnes de gaz à effet de serre sur son site, ce qui permet à chacun de voir l’impact concret des innovations financées.
Arthur veut aussi faire bouger les grands groupes et réussit à en convaincre certains de participer à l’effort de financement.
Enfin, les innovations financées par Team for the Planet sont open source, des licences libres sont données à des personnes qui créent une activité commerciale à partir de ces innovations. La seule contrainte étant de partager l’impact en tonnes de gaz à effet de serre des activités créées.
La communication de Team for the Planet est très bien pensée. Au lieu de culpabiliser les gens, elle les inspire.
Comme le racontait Arthur à Odyssées, “Forrest Gump, lorsqu’il se met à courir, ce n'est pas parce qu'il a envie que plein de gens courent avec lui, c'est parce qu'il a décidé qu’il allait courir, parce que ça lui fait plaisir. Et tout le monde se met à le suivre.”
Le partage d'Arthur : un remède à l’éco-anxiété
À la question “aux éco-anxieux qui lisent cet entretien, quel conseil pourrais-tu leur apporter ?”, voici la réponse d’Arthur :
“C'est difficile à dire, mais nous sommes quand même dans une trajectoire positive, mine de rien. Il y a quelques années, on parlait de sept degrés de réchauffement, c'était la trajectoire. Aujourd'hui, au dernier rapport du GIEC, on parle d'une trajectoire à +3,2 si l’on respecte les engagements actuels. On se rapproche des +2 degrés et peut-être même d'un intervalle entre + 1,5 et 2. Parce qu'à force de pression, il y a quand même des choses qui bougent.
À partir de là, le meilleur remède à l’éco-anxiété, c'est de comprendre les fonctions exponentielles. Elles marchent dans les deux sens, et il ne faut pas perdre foi en notre capacité à transformer les choses très vite, quand on est très nombreuses et nombreux. C'est à nous de décider du futur, chaque choix de notre quotidien est désormais un bulletin de vote, et toutes les options sont encore possibles !”
Alors, à quel futur avez-vous envie de rêver ?
Moi qui ait toujours détesté les cours de maths, il m’a presque donné envie de me replonger dans l’étude des fonctions mathématiques.
Beau week-end et belles lectures,
Alexandre Dana
Chaque vendredi, un livre et un outil pour entreprendre
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