Vendredi 01 Septembre 2023
Le livre de la semaine : Entreprendre et (surtout) être heureux
Cette semaine, j’ai fêté mes 35 ans.
J’ai pourtant l’impression qu’hier encore, nous étions au mois d’août 2016, à l’approche de mon 28e anniversaire. Cette année-là, mon projet entrepreneurial avait enfin pris son envol : il avait atteint la rentabilité, et me permettait d’en vivre après quatre longues années.
Me voilà donc, à l’entame de la seconde moitié de ma trentaine, réfléchissant à ce que j'ai appris.
Ces dix dernières années furent riches en événements !
J’ai vu ma petite entreprise devenir un organisme de formation leader en France dans l’accompagnement des entrepreneurs. J’ai écrit deux livres et monté Odyssées, un magazine papier, qui sort tous les deux mois grâce à une formidable équipe. J’ai aussi enterré dans mon « cimetière à idées » une bonne douzaine de projets qui n’ont jamais vu le jour, ou ont rapidement échoué.
Au nom de l’entrepreneuriat, j’ai aussi beaucoup sacrifié. Pendant longtemps, je n’ai pas eu de temps pour ma famille, pour mes amis, ou pour ma vie amoureuse. Il me fallait entreprendre, encore et toujours, car je ne me sentais pas exister autrement…
Au cours de mon voyage entrepreneurial, il m’aura donc fallu des années (et deux burnouts) pour comprendre l’essentiel : notre réussite entrepreneuriale dépend de notre bien-être. Nous sommes notre meilleur investissement.
Au fil de mes échanges avec les milliers de personnes passées par les formations LiveMentor, j’ai été choqué par l’ampleur des burnouts chez les entrepreneurs. Je voulais comprendre les origines de cette souffrance visiblement très répandue autour de moi.
Je me suis alors interrogé : pourquoi est-ce si difficile d’être heureux quand on entreprend ? Pourquoi de nombreuses études montrent que les entrepreneurs ont une santé mentale plus fragile que les salariés (le risque de dépression est par exemple deux fois supérieur selon l’étude du psychiatre Michael Freeman publiée en 2015) ?
Voici quelques premiers éléments de réponse :
- À cause de l’isolement, bien sûr. Se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est perdre le support social de la « machine à café », et plus largement, les moments d’entraide avec des collègues, un manager, ou un bon service RH (ça existe...). On se retrouve seul, chez soi ou à son bureau, face à ses problèmes. Qui puis-je appeler si mon ordinateur plante ? Que faire si mon client n’a pas reçu sa commande ? Si mon site Internet est tout cassé ?
- À cause d’une réalité économique difficile qui nous plonge dans une forme de précarisation. Mes revenus deviennent instables, le banquier me refuse le prêt indispensable pour l’achat immobilier de mes rêves, mon assurance chômage est faible ou inexistante… Les premiers temps, l’horizon peut devenir très court-termiste.
- À cause d’une culture dominante toxique, dans laquelle le milliardaire Elon Musk incarne trop souvent l’entrepreneur modèle, à travers sa « posture sacrificielle » – Elon Musk se dit fier de passer Noël dans son usine Tesla, ou de ne pouvoir rester que trente minutes au mariage de son propre frère.
Si ces premières explications sont à prendre en compte, il existe aussi des causes plus spécifiques à chacun d’entre nous. Le chemin vers le bien-être n’est pas le même pour chaque entrepreneur !
Dans mon travail, ces dernières années, une phrase ne cesse de revenir : il existe autant de façons d’être bien que d’entrepreneurs. À chacun sa recette, et à chacun son exploration intérieure. Et, comme le rappelle très bien mon amie Anne Ghesquière au micro de son podcast Métamorphose, se connaître, c’est le travail d’une vie !
Vous l’avez compris, c’est un sujet qui m’anime, me travaille au quotidien, c’est pour ça que j’ai choisi d’écrire aujourd’hui sur mon propre livre, Entreprendre et (surtout) être heureux !
10 000 entrepreneurs m’ont confié leurs souffrances
Tout a commencé par une insomnie, une nuit de septembre, en 2021.
Alors que je tournais et retournais mes pensées sur les mystérieuses causes du burnout chez les entrepreneurs, m’est venue une idée : j’allais solliciter la communauté LiveMentor pour obtenir des réponses (toutes les personnes ayant un jour suivi une formation LiveMentor sont réunies dans un groupe Facebook privé).
J’ai posté, au milieu de la nuit, un petit questionnaire avec quelques questions simples. Qu’est-ce qui bloque les entrepreneurs, qu’est-ce qui leur pèse ? Quels sont les obstacles à leur bien-être ?
Puis, je suis retourné me coucher.
À mon réveil, j’ai constaté qu’un point sensible avait été touché : les réponses affluaient ! D’abord quelques centaines, puis un millier, et au bout du compte… plus de 10 000 témoignages ! Ce sont eux qui m’ont donné une matière incroyable pour écrire Entreprendre et (surtout) être heureux.
C’est ainsi que j’ai pu répertorier les six principales souffrances des entrepreneurs, qui font obstacle à leur bien-être :
- L'anxiété récurrente : En moyenne, près d’un répondant sur trois classe l’anxiété récurrente au premier rang de ses souffrances d’entrepreneur. Son entreprise, et notamment sa santé financière, lui donne des angoisses, qui affectent son esprit et/ou son corps. Malheureusement, cette angoisse croît à mesure que l’entreprise avance. Je me souviens de mes insomnies à l’époque où LiveMentor devait verser ses premiers salaires, je n’osais plus regarder notre compte en banque (ce n’est pas une solution efficace !), j’étais perdu.
- Le syndrome de l'imposteur :Cité par 25% des répondants, il décrit ce doute maladif qui nous incite à nier la propriété de nos succès, et nous fait craindre à tout moment d’être démasqué. Cette peur est très fortement associée aux premiers stades de développement d’une entreprise, notamment juste après la création, lorsque le projet est lancé mais que l’entrepreneur n’en vit pas encore. Au moindre échec, on y voit la preuve qu’on n’est pas à la hauteur, tandis que les succès sont attribués à des causes extérieures : la chance, les relations, etc.
- La peur de l'échec :Elle n’est que la troisième des souffrances de mon panel, mais c’est de très loin la première pour celles et ceux qui n’ont pas encore lancé leur entreprise : elle est citée par 40 % des répondants de cette catégorie. Et encore, nous ne parlons ici que de ceux qui, malgré tout, ont osé initier une démarche de création d’entreprise ! Ce qui est rassurant, c’est que cette peur diminue rapidement ensuite.
- La comparaison excessive :Il s’agit d’une souffrance extrêmement répandue, à tous les stades de développement. La découverte de ces résultats me rappelle à quel point je me suis gâché la vie en me comparant pendant des années à d’autres entrepreneurs.
- L'obsession du détail :C’est la blessure des entrepreneurs qui vivent de leur projet et ont recruté une première équipe ! Elle pousse l’entrepreneur à vouloir tout contrôler dans son entreprise, au point de le faire souffrir. Elle traduit une incapacité à déléguer la moindre parcelle de responsabilité, alors que l’entreprise croît. Après avoir longtemps tout fait seul, l’entrepreneur doit accepter que les autres puissent faire autrement. Mais qu’est-ce que c’est dur…
- Le traumatisme de l'échec :Comment se remettre de la fermeture de son projet ? J’ai été particulièrement touché par ces témoignages, moins nombreux, mais extrêmement forts. L’échec d’une aventure entrepreneuriale a des répercussions intimes, mais aussi un impact sur les relations avec l’entourage professionnel, familial ou amical. Il y a un véritable travail de deuil à faire, qui demande à être accompagné. Sans doute faudrait-il aussi initier une véritable révolution culturelle en France pour réhabiliter l’échec.
De ces résultats, j’ai donc tiré un livre reposant sur un principe pilier : le secret d’un entrepreneur heureux, c’est avant tout un éveil à soi, à ses forces et à ses faiblesses.
Lors de mon passage sur le podcast Métamorphose, Anne Ghesquière m’a aidé à accoucher de la parole suivante : l’entrepreneuriat est un chemin pour se connaître, un véritable éveil de conscience.
N’ayons donc pas peur de ces souffrances, elles sont au contraire le signe que le changement intérieur est en cours ! J’ai pensé Entreprendre et (surtout) être heureux comme une collection d’outils à découvrir selon votre situation personnelle.
Mon outil préféré du livre : Le voyage du héros de Joseph Campbell
Si je ne devais garder qu’un seul outil, ce serait bien le voyage du héros de Joseph Campbell. Ce mythologue américain est célèbre pour son livre Le héros aux mille et un visages.
Son œuvre a eu une influence majeure dans l’univers de la fiction, que ce soit pour les scénaristes de films, de séries télévisées, les écrivains, ou encore les créateurs de bandes dessinées. Le créateur de la saga Star Wars, George Lucas, s'est d’ailleurs inspiré des théories de Joseph Campbell, et l'a invité pour de longues discussions dans son ranch-campus-cinématographique, le Skywalker Ranch, un domaine de 3 700 hectares au Nord de San Francisco.
Ce dont on parle moins, c’est de la métamorphose de Joseph Campbell en thérapeute !
Trop peu de personnes connaissent sa passion pour le travail thérapeutique, l’introspection et l’amélioration du niveau de bien-être par l’utilisation du mythe du héros. Je n’aurais jamais découvert cet aspect de son travail si je n’étais pas allé, par hasard, le temps d’un week-end en juillet 2021, dans une maison située à deux heures au nord de New York. Située dans un tout petit village au milieu d'une forêt, elle appartient à un thérapeute : le meilleur ami de Joseph Campbell, aujourd’hui décédé.
Dans cette maison, ils ont organisé pendant près de vingt ans des séminaires, des retraites et des sessions thérapeutiques en utilisant des méthodes venues du monde entier. En particulier, les deux hommes ont travaillé sur le mythe du héros en l’utilisant comme un outil de bien-être.
Le mythe du héros décrit les étapes clés d’un parcours initiatique (une quête, des épreuves, une transformation). En thérapie, il permet à l’individu de comprendre son propre voyage de vie… ou sa propre aventure entrepreneuriale !
- Quelle est ma quête à travers cette entreprise ?
- Suis-je toujours motivé par ce voyage ?
- Est-ce que j’ai raison de vouloir tout arrêter, ou dois-je simplement faire face à une épreuve ?
J’ai fait mienne leur philosophie : un entrepreneur n’est pas né pour vivre un voyage du héros, mais plusieurs.
C’est un message que je répète à chaque fois que je croise un entrepreneur bloqué, qui ne sait plus comment avancer : quel est ton prochain voyage du héros ? Quelle est ta prochaine métamorphose ?
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Bonne lecture et très bon week-end,
Alexandre Dana
Chaque vendredi, un livre et un outil pour entreprendre
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